RDC : La « 2277 », une résolution qui change tout ?

Par Yvon Muya, journaliste et chercheur en études de conflits
En République Démocratique du Congo on ne parle que de ça. De ces quatre chiffres. Les 2277. En votant à l’unanimité pour le maintien de 20.000 hommes de la Monusco, mais surtout en renforçant le mandat la force onusienne pour le lier à la tenue des élections dans le délai constitutionnel, le conseil de Sécurité des Nations-Unies a peut-être donné un tournant à la crise politique qui agite le Congo Kinshasa depuis plusieurs mois. Les réactions des responsables congolais qui en ont suivi, en démontrent la portée symbolique. « Irresponsable d’insister sur le respect du délai constitutionnel », s’est insurgé le ministre des affaires étrangères Raymond Tshibanda. « De l’ingérence », a dénoncé l’inoxydable Lambert Mende. Ce ton qui monte du côté des autorités congolaises prouve que, cette fois-ci, quelque chose a été atteint dans la stratégie inavouée de jouer les prolongations au pouvoir. Car jusque-là, tout allait bien. Grace à trois stratagèmes brillamment orchestrés, Joseph Kabila avait su déstabiliser l’opposition.
Le silence assourdissant
du président
Depuis le début de la crise et les accusations contre la volonté du chef de l’État de se maintenir au pouvoir, Joseph Kabila n’a jamais évoqué son avenir politique. En tout cas, pas en public. Et lors des interventions officielles, discours devant le congrès, fête de l’indépendance, les rares occasions où il s’adresse aux congolais, ne comptez pas sur le président pour qu’il vous annonce sa (ou non) candidature à la prochaine présidentielle. Le dialogue pour la cohésion nationale et pour les élections apaisées sont les quelques passages réservés à la question que tout le monde se pose. Tout le reste est une rhétorique historico-identitaire mêlant Lumumba, Kimbangu et Kimpa Vita, pour le bonheur des nationalistes qui voient d’un mauvais œil l’ingérence étrangère dans une question électorale interne, et des « fans », souvent mobilisés dans ces moments-là.
Cependant ce stratagème du silence est bien structuré. Le président ne parle pas. Les autres le font pour lui. Ainsi, le ministre chargé des relations avec le parlement Truphon Kin Kiey Mulumba provoquait un tollé fin 2015 après avoir suggéré que le président était le seul compétent pour diriger le pays qui n’en a pas en « stock ». Ces propos ont fait polémique, mais avaient poursuivi un objectif. Celui de replacer le débat sur un fait : a-t-on vraiment besoin de prendre le risque de changer de capitaine ? Dans la foulée, les messages sur le dialogue national diffusés dans les médias et relayés à longueur des journées par les communicants de la majorité, réussissaient parfois à donner le sentiment qu’il y a d’un côté celui qui veut la paix et le bien des congolais (le président), et de l’autre, ceux qui veulent la guerre (l’opposition). Message porté jusque devant les Nations-Unies par le chef de la diplomatie congolaise avant le vote de la résolution querellée.
En attendant le dialogue, on fait de la politique
C’est le stratagème qui a le plus fonctionné jusque-là, assure un journaliste renommé de la scène politique congolaise : le levier politique. Car en attendant l’hypothétique dialogue national, la tactique politique, elle, a tourné à plein régime. Septembre 2015, le calendrier global de la Commission électorale est intenable. La CENI saisit la Cour constitutionnelle. Celle-ci tranche en bloquant le processus électoral qui ne peut être relancé qu’après l’élection des gouverneurs des 21 nouvelles provinces. Le chef de l’État gagne le temps pour la première fois et prend le contrôle de ces toutes fraiches entités en nommant les commissaires spéciaux. Tous de sa famille politique. L’opposition crie à la violation de la constitution, mais ne peut pas en dire plus. Elle n’a pas non plus de marge de manœuvre lorsque la CENI publie en Mars 2016 la liste des candidats gouverneurs et vice gouverneurs, archi-dominée par la Majorité Présidentielle. Même si, au final quelques incoercibles n’ont pas raté leur chance. Le cas notamment de José Makila, président de l’Alliance des Travailleurs pour le Développement et transfuge du MLC de Jean Pierre Bemba. Il remporte le Sud-Ubangi, contribuant du coup à légitimer un processus que la Dynamique de l’opposition et le G7 qualifiaient pourtant d’anarchique.
Pour les stratèges du pouvoir, le scenario était prévu d‘avance. S’assurer le contrôle du pays à la base (mission accomplie à 98 %), lancer un appât à l’opposition et faire participer celle-ci à une compétition qui vise à brouiller encore un peu plus l’avenir électoral du pays. Les congolais aiment le pouvoir, difficile d’empêcher un candidat (de l’opposition) qui a sa chance, de décrocher une province. Tel était le pari.
La force, derniers recours…
Et si rien ne fonctionne, on fait quoi ? Cette question a sans doute occupé les discussions secrètes dans les rangs de ceux qui tiennent coûte que coûte à faire durer le plaisir au pouvoir. La force. Certainement. Le pilier de la force sur lequel le chef de l’État devra s’appuyer en cas de besoin, avait déjà commencé à manifester ses premier signaux ces derniers mois. Janvier 2016, la police reçoit du matériel anti-émeute. Des véhicules dotés de jets d’eau, grenades assourdissantes et gaz lacrymogènes. Un arsenal anti-manifestations qui n’est pas sans rappeler que le gouvernement avait encore en travers de la gorge un autre Javier (2015) qui a vu la rue faire échec à la modification de la loi électorale. Pour le ministre de l’intérieur Évariste Boshab qui a vanté un équipement pour « gérer les foules », la leçon est vite apprise. L’autre preuve qui montre que la force est l’une des cartes de la stratégie, sinon la plus essentielle du dispositif stratégique, à l’approche de l’échéance du mandat présidentiel, c’est l’activisme de la police durant les célébrations des victoires des « Léopards » au CHAN Rwanda 2016 à Kinshasa. L’apparition à la télévision du patron de la police dans la ville de Kinshasa, le Général Célestin Kanyama, arborant sa tenue de commandant, tel un pays en état de siège, pour interdire toute expression publique de joie, constituait, en somme, un message sans équivoque. La force s’imposera contre toute contestation.
Ces trois stratagèmes ont maintenu à flot le bateau MP et certainement réussi à déstabiliser l’opposition dans ce long bras de fer politique. Celle-ci désormais plurielle, n’arrivant plus à parler d’une seule voix. Avec un G7 favorable au seul dialogue qui conduirait à une transition de 120 jours sans Joseph Kabila, une Dynamique opposée à un dialogue jugé inopportun, et l’UDPS qui change de position toutes les semaines naviguant entre pour et contre ces pourparlers. Ces atermoiements ajoutés à la mise raflée par les partis de la majorité aux élections des gouverneurs, au dialogue présenté comme seule voie possible pour la paix, et surtout au constat que les élections ne sont plus possibles avant Novembre 2016, avaient tout pour ouvrir un boulevard à Joseph Kabila et permettre au chef de l’État de rempiler à la tête du pays. Le débat sur le vide juridique après Décembre 2016, tout le monde le sait, ne peut pas échapper au sortant.
D’ailleurs, en réponse à un bruit qui court, attribuant à la MP une démarche tendant à saisir la Cour constitutionnelle en interprétation de l’article 70, Olivier Kamitatu, membre du G7 ne s’y trompe : « Et la Cour constitutionnelle va nous annoncer la naissance le 19/12 à minuit d’un ‘’Super Commissaire Spécial’’ ! », a-t-il assené sur son compte Tweeter. La résolution 2277 a de quoi empêcher une telle naissance. Voté notamment par la Russie connue pour son opposition à l’ingérence dans les affaires internes d'un pays souverain, et par l'Angola, traditionnel Allié du régime de Kinshasa, mais dont le président Eduardo Dos Santos vient d'annoncer sa retraite politique à compter de 2018, tel un message contre la présidence à vie, le texte proposé par la France exhorte les congolais au respect de la constitution et au dialogue. La fin de 2016 promet.
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